Manu a écrit :
Réveil à l’aube en ce samedi pour être à l’heure (6H) à Chansac où nous nous retrouvons pour préparer les bateaux. Christian a judicieusement choisi « Le Hourdel », approprié pour cette sortie. On arme la remorque de rivière et l’attache à la voiture de Christian (car pas assez nombreux pour remplir un minibus). Deux kayaks sont posés sur les barres du haut, les autres étant suspendus comme habituellement.
Comme souvent la remorque échoue au « test des feux » (un seul stop – à gauche, un seul feu de croisement – de l’autre côté, et un clignotant gauche qui bat la chamade, normal quoi), mais nous partons. On s’aperçoit rapidement que la remorque vibre au-delà de 95 km/h. Malgré un regonflage et un resserrage des écrous, rien n’y fait.
On arrive à Saint-Valéry sur Somme vers 10H. En descendant les kayaks de la remorque, on s’aperçoit que les vibrations ont fait fondre le plastique d’isolation que nous avions mis en protection sur les barres, engendrant même un léger creux dans le fond du Zegul et sur l’autre bateau posé sur les barres du haut.
Nous nous changeons sous le soleil et mettons à l’eau sur la cale de Saint-Valéry au moment où le petit train (à vapeur) de la baie de Somme prend son départ.
Et c’est parti pour la descente vers la mer, en fin de jusant le flot est avec nous. Nous longeons Saint Valéry, puis sa digue, et entrons véritablement dans la baie de Somme. A notre droite des moutons viennent paître au bord de la mer. La baie s’envase et l’estran sableux laisse peu à peu la place aux mollières à la végétation riche, enfin suffisante pour nourrir un mouton je suppose. Le chou marin ne me tente pas trop perso.
Nous voyons bientôt apparaître le cap Hornu (qui ne ressemble guère à un cap, et d’un abord bien plus pacifique que le Horn) dominé par la chapelle des marins de St-Valéry. Si la baie s’évase il nous faut impérativement suivre le chenal (mouvant) car la hauteur d’eau est très faible; même avec notre tirant d’eau minimal, nous touchons par endroits.
A la bouée 27 apparaît notre premier phoque, dûment pris en photo. D’autres seront aperçus nageant en solitaire, puis bientôt c’est un groupe d’une bonne trentaine d'individus à moustaches qui se présente à nos yeux ravis (oui Cath je sais que tu les aimes), faisant la sieste au soleil.
Nous nous approchons en restant à distance raisonnable pour ne pas les déranger. Nous contournons la pointe du Hourdel et retrouvons un autre banc de phoques. Christian nous apprend à distinguer les phoques gris des veaux marins (ou phoque commun) selon la forme de leur nez. Il y a environ 400 veaux-marins pour une centaine de phoques gris en baie de Somme. La population locale de veaux marins représente 60% de leur effectif en France. Il est encore trop tôt en saison pour voir des petits. Nous observons la position amusante "en banane" du phoque commun, tête et nageoires hors de l’eau, que Wikipédia attribue à une minimisation de la perte de calories des parties de son corps les moins protégées par la graisse, ce qui semble douteux, vu la température proche de 25°C.
Nous continuons à descendre le chenal pour profiter du restant de jusant avant la renverse et croisons un bateau de papys pêchant la crevette au moteur, qui fait beaucoup de bruit et nous enfume. Peu avant la sortie du chenal, nous rebroussons chemin.
Constatant notre léger retard sur l’horaire, Christian part comme une bombe pour atteindre le point prévu pour la pause (sur le banc de galets au pied du Hourdel, travers bouée 21), sans se rendre compte que Kai est un peu fatigué pour sa première sortie mer. Christophe le remorque gentiment et nous arrivons à la pause. Je commençais à avoir faim – il est 14h20.
L’eau étant peu profonde est bien chaude et je ne résiste pas à un bain apéritif. Je me fais réprimander par les bénévoles chargés de la protection des phoques qui me rappellent les règles : pas de baignade et ne pas approcher à moins de 300m des phoques (lorsqu’ils se sentent menacés ils se mettent à l’eau, abandonnant parfois leurs petits).
Nous déjeunons de bon appétit en contemplant les pirogues (des sorties en va’a sont organisées par des clubs et entreprises locales pour contempler les phoques).
Après une courte sieste nous repartons, cette fois avec le flot. En baie de Somme la durée du flot est plus courte que celle du jusant et les courants plus rapides également. L’eau ayant monté, nous pouvons tracer la route directe entre Le Hourdel et St Valéry sans trop respecter le chenal.
Nous arrivons donc rapidement au port où nous nous exerçons à l’esquimautage (dans de l’eau à peine salée). Je suis content de réussir mon premier esquimautage avec un kayak de mer (j’ai le tupperware orange).
Vient le moment du retour, tandis que nous rentrons à faible allure, Christophe et Nathalie prolongent leur escapade picarde – le temps et le site s’y prêtent – avec une randonnée pédestre à travers la baie de Somme et retour en train à vapeur !
Un grand merci à Christian pour l’organisation et à Christophe pour l’encadrement, pour cette sortie sous un beau soleil et riches en phoques !
Les photos de Manu : https://www.flickr.com/photos/cktsqy/al ... 5251709125
Baie de Somme - 17 juin 2017
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